workshop année 1 — 15 étudiant·es
9h-18h, salle 210bis, site Daurade
Nous partirons d’un lieu, et même plusieurs lieux, que nous définirons ensemble. Dedans mais aussi dehors, dos au paysage, pour dessinécrire, les yeux parfois fermés parfois ouverts, vivrécrire ces lieux et progressivement réinventer ces lieux, les rêvécrire en autant d’utopies artisanales et chaotiques qui prendront la forme qu’elles prendront, dessins, écriture, calligrammes, vidéopoèmes et d’autres encore pourquoi pas. Comme toujours en créant nous nous surprendrons pour ouvrir de nouveaux espaces en soi et au-dehors.
https://almanachmezenc.wordpress.com/2018/10/05/newtopies-6/
Nous, nous pisserons, nous pisserons pile sur la ligne de partage des eaux, le sexe et le sourire exposés au vent des crêtes ; nous ferons une drôle d’assemblée à pisser là tous alignés. Et c’est ainsi, à regarder les rigoles se former de part et d’autre de la ligne, à rire des trajectoires et des débits, que nous apprendrons la géologie – les vallées granitiques à l’est, le plateau basaltique à l’ouest. Nos pissous rejoindront les goudoules puis les rivières puis les fleuves et nous demanderons alors où vont les eaux, où vont-elles ? Nous plisserons les yeux en silence. Et c’est ainsi, le regard glissé sur les lignes d’horizon, la Méditerranée au sud avec tous ses pays jusqu’à la Syrie, l’Atlantique à l’ouest avec tous ses pays, de l’Argentine au Groenland, que nous apprendrons la géographie.
Note d’intention : https://almanachmezenc.wordpress.com/
Juliette Mézenc écrit à Sète et ailleurs. Elle travaille régulièrement avec d’autres écrivains et artistes. Ses terrains de jeu : l’écriture “entre les genres”, la fiction transmédia, la performance et le vidéopoème.
Elle a écrit Des espèces de dissolution, éditions de l’Attente (2019) et Journal du brise-lames (version papier et jeu-vidéo), Publie.net (avril 2020).