Workshop art dans le cadre de la semaine des workshops année 1
Ouvert à 15 étudiant·es en année 1
“ALLER LÀ OÙ ON NE NOUS AUTORISE PAS À ÊTRE”
Avec cette réflexion, il ne s’agit pas de braver les interdits et le danger. Il ne s’agit pas de devenir hors-la-loi… mais il s’agit de questionner ses propres limites face aux règles que l’on nous impose. Il y a d’abord un questionnement, propre à chacun, face au commun, de “qu’est ce qu’est l’autorisation ?” Un droit ! Une permission ! Quelque chose que l’on tolère ? Pourquoi on n’y est pas autorisé ? Est-ce à cause de nous-mêmes ? D’une tierce personne ? D’une loi ? Y a-t-il un endroit, un contexte où on ressent cet interdit et pourtant où on aimerait être ? Et pour y faire quoi ?
Sortir de son confort, de ses habitudes, s’obliger à aller là où ça “fait peur” pour s’autoriser la découverte. Dans ce contexte “d’interdiction” nous devons nous questionner et être sensible à ce que cela nous procure, aussi bien en terme de sentiment que de sensation. Comprendre que dans l’acte de création, le contexte a toute son importance. Comme le corps, l’esprit peut amener de nouveaux gestes, regards dans un contexte qui nous est inhabituel. Par exemple, je peux parler de mes peintures de la série Vinci, que je réalise au bord de l’autoroute.
Même si je paye pour être sur le site, le code de la route n’autorise pas à être piéton au bord de celle-ci, hors cas de force majeure. La contemplation, la promenade y est interdite pour des raisons de sécurité. Je prends donc connaissance de ce danger et quand je vais peindre sur l’autoroute, je choisis toujours des endroits non dangereux. Pour autant, je n’ai pas le droit et je sais donc qu’à n’importe quel moment, des agents Vinci ou de gendarmerie peuvent venir m’interpeller. Ce risque fait partie intégrante de la création, quand je peins je dois donc prendre en compte ce critère. J’ai en tête que je dois aller vite et gérer les priorités dans la composition du tableau pour que celui-ci soit cohérent même inachevé. Je ne retouche pas le tableau en atelier.
Ici, je vous laisse le choix du médium, du matériau.
Cassandre Cecchella est peintre. “C’est en regardant à travers le prisme du quotidien que j’ai appris à comprendre la peinture. À comprendre comment la construire, comment lui donner des couleurs…” Ses peintures parlent de promenade, de rencontre, de traversée, de voyage. Elle peint dans une forme d’urgence à saisir ce qui l’entoure : des bords d’autoroute, des prélèvements de détails, des portraits de sa famille… Elle conçoit son travail comme une rencontre. Entre réalité et représentation, passé et présent, forme et fond, sujet et décor, figuratif et abstraction, l’artiste joue de la peinture et de ses supports, comme d’un corps et d’une matière.
Cassandre a commencé ses études par une formation en école de design sur Toulouse. Suite à une opportunité professionnelle, elle a entrepris un poste et une formation de responsable de magasin ; c’est celui-ci qui l’a fait revenir dans le milieu de l’art. Tout en travaillant dans cette grande enseigne de la distribution alimentaire, elle a commencé à récolter des listes de courses manuscrites abandonnées par les client·es. Cassandre ramassait ces listes, achetait les produits inscrits pour composer une nature morte qu’elle peignait.
Engagée dans un travail de peinture, elle questionne le rapport à la couleur et aux différents matériaux qui lui servent de support (toile, bois, papier, plexiglas). Ses sujets de réflexion sont ceux de la promenade, du voyage, du souvenir mais aussi ceux qui évoquent les paysages et ces rencontres du quotidien, reflets d’une époque, d’une consommation.
Diplômée avec les félicitations, en 2018, de l’École Supérieure d’Art des Pyrénées (site de Tarbes) elle se dit “au service de l’art”. Tout en travaillant dans un centre d’art contemporain, la Chapelle Saint-Jacques (Saint-Gaudens) comme régisseuse, elle commence à exposer ses peintures dans différents lieux de la région Occitanie (tels que le centre d’art le Parvis à Tarbes, le CACN à Nîmes, la Maison des arts à Saint-Rémy…). En 2019, elle devient la première lauréate du prix du Centre d’Art Chasse Spleen (dans le Haut Médoc), ce qui lui permet d’avoir une résidence d’un an sur Bordeaux ainsi que sa première exposition en solo. En 2020, elle suit le programme Post_Production aux Maisons Daura à Saint-Cirq Lapopie. En 2021, le FRAC Méca-Aquitaine et le centre d’art Chasse Spleen font, chacun, l’acquisition de trois tableaux de la série Vinci. Ainsi que Les arts au mur Artothèque de Pessac, qui sélectionne une peinture de cette même série Vinci pour ses acquisitions 2021. Début 2022, elle expose à la Galerie Mondapart à Boulogne-Billancourt, et réalise entre autres la même année deux résidences de créations avec deux structures artistiques de la région : le BBB centre d’art de Toulouse et l’association PALHM.