Entrée gratuite dans la limite des places disponibles.
Conférence également disponible en live et replay sur notre chaîne YouTube.
Dans le cadre du cycle préhistoire, rencontre sur le plateau-média de l’isdaT organisée et conduite par Carole Fritz, archéologue préhistorienne, chercheure au CNRS, directrice scientifique de la grotte Chauvet, Gilles Tosello, plasticien et préhistorien, membre de l’équipe scientifique de Chauvet et Philippe Fauré, enseignant à l’isdaT.
Le faux pour dire le vrai est l’axe de la réflexion que nous vous proposons de mener lors de cette rencontre. Si la démarche scientifique s’appuie sur des observations, des mesures, des relevés et de rigoureuses vérifications, il n’en demeure pas moins qu’en matière de préhistoire notre savoir est fortement lacunaire. Est-il pour autant sérieux d’accepter que la fiction, l’invention donc, voire la rêverie, puissent aider, tant le chercheur que l’amateur, à combler ces béances et permettent d’approcher ou sentir ce que les connaissances avérées n’arrivent pas à faire ? Est-ce à dire que la vérité peut être atteinte par les raccourcis de l’imagination ?
On le sait, des épopées comme l’Iliade ou le Mahabharata ont, en des dizaines de milliers de vers, beaucoup apporté aux chercheurs pour comprendre les civilisations disparues, mises en scène dans ces récits fort peu réalistes et pendant très longtemps transmis oralement.
L’anthropologie comme la préhistoire ont conscience que le mythe est la plus ancienne forme de fiction et qu’il nous communique, non pas des faits réels, mais nous dit la vérité sur celles et ceux qui les ont formulés, sur leurs idées et leur manière de voir le monde de façon imaginative et talentueuse. Ce qui nous préoccupe ici, c’est de découvrir par quelles voies, celles et ceux qui à notre époque, s’étant emparés de la fiction et du faux, se sont approchés de la vérité. Nous prendrons des exemples dans quelques-uns des centaines de romans publiés en français, mais aussi dans des adaptations cinématographiques.
On connait l’exemple fameux de Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss qui a d’abord été un roman inachevé. Est-ce un constat de divorce ou un dialogue réussi entre démarche scientifique et création artistique ? Cette interrogation demeure pertinente quand on aborde la question des fac-similés de grottes ornées. Ces faux adaptés au divertissement de masse sont-ils pour autant exempts de vérités ?