Le Muséum de Toulouse, en partenariat avec l’isdaT, propose trois rencontres pour dresser un panorama et discuter de la place de la biodiversité dans les formes d’art Occidental et européen. Paysage, décor, support, objet ou sujet d’étude, de la peinture à la BD, interrogeons les récits et les représentations du vivant dans les domaines artistiques et l’histoire de l’art en compagnie d’artistes et d’enseignant·es.
Ces rencontres ont lieu à 18h30 en libre accès et sans réservation, dans l’auditorium du Muséum (accès possible PMR).
Paysages sensibles : quand l’art et l’écologie se rencontrent
Mardi 12 novembre 2024
Les paysages sont sensibles à plus d’un titre. Le dérèglement climatique et la sixième extinction de masse des espèces nous incitent aujourd’hui à repenser le rapport que nous entretenons aux paysages, et certaines démarches artistiques nous aident à réfléchir à ces changements. Terme apparu vers le 14e siècle en Occident, le paysage entremêle dès son origine les enjeux artistiques et écologiques. Le paysage renvoie en effet aussi bien à la peinture qu’au pays vu par un observateur.
Comment les artistes occidentaux abordent-ils le rapport conflictuel entre la nature et les modes de vies contemporains impliquant extraction, mécanisation et pollution des milieux ? Et comment les artistes permettent-ils d’inventer de nouvelles manières de vivre avec les paysages qui nous composent ? Au travers de sensibilités nouvelles, de pratiques et de moyens inattendus, les artistes participent à inventer d’autres rapports au monde et à la nature. Ce sont ces déplacements qui seront évoqués à travers les œuvres d’une sélection d’artistes contemporains qui traduisent les mutations des paysages à l’ère de l’anthropocène.
Rencontre avec Camille Prunet, enseignante-chercheuse en théorie de l’art à l’université — Jean Jaurès, dont les recherches portent sur les représentations artistiques du monde vivant. Elle a dirigé l’ouvrage collectif Paysages sensibles. Art & écologie.
Pour une nouvelle approche du vivant. Conte, écologie et bande dessinée
Jeudi 14 novembre 2024
En partenariat avec le festival BD Colomiers, en écho à l’exposition Cohabiter le vivant au Pavillon Blanc à partir du 28 septembre 2024
Jérémie Moreau est auteur de bande dessinée. À 37 ans, il a déjà derrière lui une carrière riche et une œuvre abondante. Depuis de nombreuses années, il interroge dans ses différents albums notre rapport à la nature et les liens qui nous unissent à la terre et au vivant élargi. Se nourrissant d’ouvrages, de penseurs et d’artistes issus de différents horizons, il traite, entre conte et philosophie, de questions graves dans un style délicat et populaire. Du Discours de la panthère à Pizzlys, de la Saga de Grimr — fauve d’or 2018 au Festival d’Angoulême, à l’album jeunesse La chambre de Warren, Jérémie Moreau distille ainsi au travers de récits épiques et immersifs une pensée nourrie de questions sensibles, ou se croisent collapsologie, résilience et lutte pour le vivant.
Il poursuit ainsi un travail aussi bien en tant qu’artiste que comme directeur de collection chez Albin Michel (avec la collection Ronces) afin de rendre accessible à tous publics les nouvelles cultures et pratiques que la catastrophe écologique en cours appelle de toute part.
Pour cette conférence, Jérémie Moreau nous livrera sa vision du monde et détaillera une sélection d’images et d’œuvres marquantes de son parcours d’auteur.
L’art contemporain est-il écologique ?
Mardi 19 novembre 2024
La question écologique tend à devenir de plus en plus présente au sein des pratiques artistiques émergentes. On entend fréquemment dans les médias les ingénieurs en transition et les experts en résilience nous parler des périls en cours, mais l’art a également un rôle essentiel à jouer dans la mutation en cours. Car c’est tout un monde symbolique et sensible qui est à (re)découvrir et à inventer. Quels matériaux et pour quels “motifs” ? Quelle relation nouer avec le vivant et ses territoires ? Quel type de société respectueuse du vivant imaginer et comment la mettre en œuvre ? Comment le tournant écologique modifie-t-il notre rapport à l’art, à sa production et à sa diffusion ?
Au-delà des difficultés liées aux impératifs écologiques, s’ouvre également un champ d’expérimentation artistique inouï, fait d’inventivité culturelle et de biodiversité formelles. Alors explorons ensemble une série d’œuvres récentes et plus anciennes d’artistes contemporains, afin de mieux cerner l’impact de cette nouvelle donne pour les arts plastiques confrontés à l’anthropocène.
Avec Quentin Jouret, professeur d’enseignement artistique à l’isdaT, artiste et auteur.