Organisé en partenariat avec Le Nouveau Printemps
Workshop design dans le cadre de la semaine des workshops
Ouvert à 15 étudiant·es en années 2 à 5 options art, design et design graphique
Les formes sont des mondes en soi. De nouvelles formes s’ouvrent aux actes, aux actions diverses, comme autant d’outils appropriables à des dessins pour des créations partagées. Autant de gestes de production pour des constructions variées pouvant répondre à la multitude.
Il ne s’agit pas d’une pièce de théâtre où le spectateur est consommateur, mais d’une pièce où vous êtes prosommateur = pro(ducteur) + (con)sommateur.
Il s’agit de fabriquer ensemble et de distribuer ce dont nous avons besoin. Ingénieurs, mécaniciens, designers, entreprises ont partagé leurs connaissances et compétences pour concevoir de manière ouverte ce châssis et des accessoires pour la mobilité de proximité.
Leur enjeu est de repenser le rapport à la production, changer l’industrie pour la rendre plus humaine et inclusive. Il s’agit d’accéder à la qualité formelle et la qualité des matériaux pour pouvoir garder, entretenir, modifier et réparer son moyen de transport.
Il s’agit d’une invitation à partager, modifier et transformer suivant vos besoins un ensemble d’éléments, accessoires autour de la mobilité de proximité et du travail que nous avons entrepris pour créer une œuvre ouverte où l’art de la forme n’est pas dans les mains d’un instrument de réforme de la société, mais dans les mains de ceux qui doivent relever les défis de leur vie quotidienne au travers de l’art de faire à partir de sa culture.
Cosi vanno le cose
“Charlie Aubry est déjà diplômé en design de l’isdaT au moment où nous travaillons dans mon cours sur Global Tools (1973-1975), il questionne l’erreur comme méthode d’apprentissage. Il est venu suite à un atelier-protocole que nous avons fait avec des membres de l’entreprise Alessi, des hackers et des économistes sur le partage des connaissances. Nous avons beaucoup discuté sur les contours de Global Tools et de l’expérience professionnelle de Charlie dans le monde de l’art. En quelques mois en 1970, le design est devenu critique, mais pas que, afin de poser des questions plus radicales à son rapport à la production et tenter d’échapper de son rapport à l’industrie. Le design est appelé à transformer le rapport à la production face aux enjeux de l’anthropocène et donc du capitalocène.
Voir publication : Global Tools [1973-1975] Ecodesign : Dé-projet ; Low -Tech, Nathalie Bruyère, Catherine Geel, Victor Petit, édition isdaT, les presses du réel, 2022.
E se le cose vanno diversamente ?
L’invitation à Charlie n’est pas pour défendre l’usage de l’art comme instrument social de reconnaissance des symboliques pouvant après être multiplié par des moyens techniques contemporains au travers une industrie qui se modernise avec la technologie, mais l’inverse. L’invitation a pour but d’éliminer la strate entre la haute et la base culture pour que chacun partage autour de protocoles l’art de faire et fabrique ensemble. Nous travaillerons à cette visualisation.”
Nathalie Bruyère, professeure
Né en 1990 à Lillebonne (France), Charlie Aubry est plasticien, diplômé de l’isdaT en design (DNSEP, 2014) avec les félicitations du jury. Il développe une pratique autour de l’électronique, par le biais de laquelle il questionne l’erreur comme méthode d’apprentissage. Ce travail débute d’abord avec le détournement d’objets électroniques, qui deviennent rapidement pour lui de vrais outils de création sonore et visuelle. À partir de 2013, il collabore régulièrement avec la compagnie Maguy Marin. En 2014, il compose la bande-son du spectacle BiT puis celle de DEUX MILLE DIX SEPT jouée en live pendant la représentation. En 2018, il signe la musique et la scénographie de la dernière création de la compagnie, Ligne de Crète.
Le projet qu’il mène à la Villa Médicis permet à Charlie Aubry de continuer ses recherches amorcées avec l’installation P3.450 autour des rapports entre la technologie, les usages et l’art. L’installation P3.450 est une utopie critique, un scénario d’anticipation qui met en exergue certains usages technologiques et ses limites. Selon Charlie Aubry, ce genre de scénario d’usage spéculatif est la matérialisation concrète des changements possibles – qu’ils soient technologiques ou sociétaux – par le biais d’objets ou de dispositifs.