Entrée gratuite dans la limite des places disponibles.
Conférence également disponible en live et replay sur notre chaîne YouTube.
Dans le cadre du cycle préhistoire, rencontre sur le plateau-média de l’isdaT organisée et conduite par Carole Fritz, archéologue préhistorienne, chercheure au CNRS, directrice scientifique de la grotte Chauvet, Gilles Tosello, plasticien et préhistorien, membre de l’équipe scientifique de Chauvet et Philippe Fauré, enseignant à l’isdaT.
Invité : Philippe Walter, chimiste, directeur de recherche au CNRS et directeur du Laboratoire d’archéologie moléculaire et structurale à Sorbonne Université.
Le cycle des Pérégrinations Paléolithiques est une invitation à observer et partager la splendeur des peintures et des gravures des grottes profondes. Depuis les premières rencontres, nous avons effectué des lectures et formulé des hypothèses basées sur l’observation de ce que nous voyons sur les parois : animaux ou formes plus énigmatiques, organisation dans l’espace et composition.
Depuis la découverte de la grotte Chauvet en 1994, les techniques numériques et les outils à la disposition des scientifiques ont évolué de manière exponentielle. Les techniques non-invasives ont permis de faire des constats objectifs en matière de composition des pigments et des liants, ou d’analyser précisément chaque trait. Nous évoquerons brièvement les spécificités et l’apport de ces technologies avancées. Mais l’essentiel n’est pas là.
Avec notre invité, Philippe Walter, nous souhaitons cette fois-ci nous interroger d’une autre manière, de l’intérieur en quelque sorte, à partir de la matérialité même de ces peintures. De quelle manière ont-elles été faites et quels gestes picturaux les ont engendrées ? Dès lors et au delà de la compréhension de l’usage des outils et techniques à l’origine des œuvres, nous pouvons avoir une idée de la pensée plastique qui a opéré. Il ne s’agit pas ici de découvrir de simples recettes de fabrication, pour une palette qui somme toute se réduit au rouge et au noir, mais en partant de l’intime de la peinture, proposer une analyse plus large en matière de style, de méthode, allant jusqu’à amorcer une réflexion sur la transmission sociale de savoir-faire et de création artistique. Peut-on avoir des indices sur l’intégration de la pratique picturale dans l’imaginaire de ces femmes et de ces hommes qui devait être tissé de mythes complexes ? Mais pouvons-nous à proprement parler, avancer l’idée d’un projet artistique et de sa mise en œuvre ? Les paléolithiques préparaient-ils longuement ce projet pictural ou était-ce une démarche plus proche de l’improvisation en fonction des spécificités de la paroi ou des circonstances ?
Ce débat ouvert bénéficiera de l’évocation de certains exemples puisés dans les nombreuses recherches de Philippe Walter depuis l’Égypte ancienne jusqu’au XXe siècle en passant par la Renaissance.
Affûter notre regard et stimuler notre réflexion au service de cette question : pourquoi et comment peindre ?