Whittier, Alaska, Romain Guillet

workshop design
15 étudiants — salle 206

Workshop ouvert aux étudiant·es en années 2 à 5 option design.


Whittier est une ville reculée d’Alaska connue pour une caractéristique étonnante : elle ne comprend qu’un seul bâtiment résidentiel qui héberge la totalité de ses 200 habitants. Les logements, quelques commerces et services publics sont rassemblés dans une unique construction surplombant un port et une chaine de montagnes. Les situations géographique et urbanistique particulières de cette commune interrogent la naissance du domestique, l’usage de la ville, le vivre ensemble. Et au delà de ce fait divers se pose la question de la division de l’espace, du cloisonnement nécessaire aux différentes composantes de la vie sociale.

Les cloisons incarnent à la fois une fonction sommaire et une fonction symbolique. Elles sont le point de départ du privé, elles gardent le mystère de lieux impénétrables ou rétrécissent sur les acteurs dans les films d’horreur. Elles répondent au besoin de rendre l’espace fonctionnel. Elles empêchent autant qu’elles rendent possible. Dans une époque qui prône la transversalité, le décloisonnement, la collaboration, quels nouveaux usages peuvent justifier des modes de division plus légers, plus éphémères, plus sensibles ? 

L’objet de ce workshop est d’inventer une nouvelle cabine. Une cellule indivisible, unique ou multiple, répondant à un scénario uchronique ou fictionnel. À partir de matériaux souples, vous concevrez un espace minimal incarnant votre scénario. Un nouvel isoloir municipal, une cabine d’enregistrement, un abri climatique, une cellule d’isolation sensorielle, un cercueil, un cockpit, un poste de chasse… Vous mènerez cette réflexion à partir de votre pratique individuelle, seul ou à plusieurs, en privilégiant l’échelle 1, et en soignant autant la structure que le revêtement.

Les connexions entre les projets sont possibles voire encouragées, afin de reconstituer le temps d’une semaine une « zone à défendre » collégiale et inspirante, un Alaska fantasmé.


Romain Guillet, designer basé à Paris, développe son travail dans divers contextes (aménagement, scénographie, mobilier, spectacle vivant, images de synthèse). Formé à l’EDNA puis à l’ESAT à Paris, il rejoint l’équipe de Mathieu Lehanneur entre 2008 et 2010. Il co-fonde la même année le studio Statue, un atelier de conception d’espace et objet. Attaché à cette indépendance de pratique faisant le grand écart entre projets techniques, artistiques, curatoriaux, éphémères ou pérennes, appliqués ou fictionnels, il aborde les enjeux du design en multipliant les points de vue. Il procède d’assemblages, de mutations ou de détournements pour produire des formes adaptées au contexte qui les accueillent, tente d’en tirer plaisir, surprise, ou radicalité. Il inaugure en avril 2018 à Paris un project space, « Confort Mental », sur la pratique de l’objet et les nouvelles approches collaboratives de l’art et du design.

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